C’était le jeudi 4 mars 2021 dernier dans la ville de Bafoussam. Ce jour, la salle de conférence de la Préfecture de la ville a accueilli toutes les autorités administratives et traditionnelles pour réfléchir et trouver des solutions à court, moyen et long termes sur l’épineux problème d’accès à la terre pour les déplacés internes du Département de la Mifi, dans la région de l’ouest Cameroun.
En effet, selon les résultats d’enquêtes menée dans le cadre du projet DIPAT porté par l’association Avocats Sans Frontières Humanitaires du Cameroun (Asfhcam), seuls 12% sur 379 personnes interrogées (déplacés internes) ont accès aux terres agricoles. Certains via les propriétés privées des proches, des communautés religieuses ou traditionnelles mais aussi via certaines collectivités territoriales décentralisées. Les 88% autres sont abandonnés à eux-mêmes et des fois manquent de logis.
Problèmes
Face à ce constat alarmant, l’autorité suprême de la ville, a tenu à faire une mise au point. « Concernant les déplacés de la catastrophe naturelle de Ngwache, il y a un problème de mentalité. On les a recasés sur d’autres sites mais ils n’y sont pas. On leur a offert des lots, matelas, clous, tôles etc. qu’en ont-ils faits ? » S’interroge ainsi Franck Obain Akono Lounou, premier adjoint au Préfet de la Mifi, par ailleurs son représentant à l’atelier de réflexion.
Il souligne par ailleurs l’instabilité des déplacés de la crise sécuritaire des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. « Ils partent et reviennent selon les périodes d’accalmie dans le NOSO, ce qui rend le recensement difficile », ajoute-t-il. L’A1 mentionne également l’état psychique de certains déplacés. Traumatisés par la crise sécuritaire, certains redoutent même le recensement et ne s’enregistrent qu’en masse lors des remises de dons où ils atteignent des fois les 5000.
A la base, le Département de la Mifi étant le plus petit (en terme de superficie) du Cameroun avec une très forte démographie, subit une véritable pression foncière qui ne facilite pas les choses.
Solutions
Malgré cela, en dehors du site lotis attribué aux déplacés de la catastrophe de Ngwache par exemple, un second site sur lequel sera construit un hôpital est en cours. Pour l’heure, seul le problème des voies d’accès bloque l’avancement du projet.
Durant les échanges, les différents participants ont pu se rendre compte que chaque entité à son niveau, apportait des solutions plus ou moins durables. Par exemple, la Mairie de Bafoussam IIème a opté pour une réduction des taxes fiscales pour les contribuables déplacés internes de sa localité. Il a donc été convenu qu’il fallait au sortir de cet atelier, harmoniser les actions pour un impact plus significatif et évidemment les vulgariser via les sensibilisations à larges spectres pour que l’information parvienne à tous les déplacés internes de la Mifi. Plusieurs autres recommandations ont été faites pour résoudre définitivement cette problématique de l’accès à la terre des déplacés internes du Département. Celles-ci, seront condensées et vulgarisées lors de la session de clôture du projet DIPAT en juillet 2021 prochain.